~cedric

it's something ¯\_(ツ)_/¯

Un bullet journal, ce n’est pas (que) pour les instagrameuses

September 06, 2018 — Cédric Dekimpe

Au fil des années, ma distraction légendaire couplée à mon manque d’organisation m’ont joué bien des tours; comme cette fois ou je suis arrivé dans la mauvaise banque pour un rendez-vous, mais n’insistez pas, vous n’en saurez pas plus.

J’ai pourtant essayé bien des choses pour m’améliorer : l’utilisation d’un agenda classique (que je ne replissais/consultais pas); l’utilisation de diverses apps (Google Calendar, Trello, et plus récemment RememberTheMilk); les posts-its (qui se perdaient miraculeusement).

Lorsque ma chère et tendre m’a présenté le bullet journal il y a de ça plus d’un an, elle me l’a introduit comme ceci :

— Tu sais ce que c’est un bullet journal?
 — Non.
 — C’est un genre d’agenda, sauf que tu dessines dedans.

Inutile de dire qu’entre mon esprit analytique et mon manque d’enclin pour les arts plastiques, la définition ne m’a pas vraiment attiré.

Photo par Jessica Lewis

Il faut bien avouer qu’un simple coup d’oeil au hashtag #bulletjournal sur Instagram suffit pour donner des sueurs froides à n’importe quelle personne fort peu douée avec un stylo entre les doigts. L’ensemble des photos partagées présente un niveau de complexité et une esthétique que je n’atteindrai jamais, et de toute façon, ce n’est pas ça que je cherche.

Hashtag #bulletjournal sur Instagram * Photos et vidéos

Non, ce que je cherche — et ce dont j’ai besoin — c’est d’un système d’organisation. Simple. Sobre. Efficace.

Tout ceci nous amène à la semaine derrière où, alors que je pérégrinais dans les méandres de Mastodon (nous en reparlerons dans un autre billet) je suis tombé complètement par hasard sur ce toot (un toot est l’équivalent d’un tweet sur Mastodon) :

What’s a #bulletjournal? I keep seeing people talk about them here.

L’ensemble du fil des commentaires qui suivaient m’a donné envie d’en savoir plus :

Le BuJo expliqué à un développeur

Le bullet journal est à cheval entre un agenda, un logiciel de prise de note, et un logiciel de suivi de projet. La méthode quand à elle peut être considérée comme un framework d’organisation personnelle.

L’information à retenir (tâche, rendez-vous, note à ne pas oublier) y est consigné suivant une méthodologie et une typographie stricte afin de vous aider à vous y retrouver; et surtout, à ne rien oublier.

Le commencement

  • Sur la première page, inscrivez votre légende (la liste des symboles que vous utiliserez tout au long de votre journal, nous y reviendrons plus bas);
  • Sur la double page suivante, commencez votre index : c’est là que vous consignerez l’ensemble des pages suivantes;
  • Sur la double page suivante, préparer votre future log : un résumé des prochains mois. Utilisez plusieurs pages si nécessaires. Reportez les numéros de pages du future log dans l’index;
  • La double page suivante sera partagées en deux : à gauche, le monthly log du mois en court, à droite, la todo list du mois en cours. Reportez les numéros de pages du montly log et de la todo list dans l’index;
  • Enfin sur la page suivante, vous commencerez vos daily logs à la date d’aujourd’hui. Reportez le numéro de page du daily log dans l’index.

Change entrée dans le journal sera marqué comme suit :

une tâche à accomplir
- une note
o un événement

L’état d’une tâche pourra également être modifié par la suite :

x une tâche accomplie
> une tâche migrée
< une tâche programmé (depuis le future log vers un daily log par exemple)

On peut également préfixer ces symboles en fonction du contexte :

* pour marquer une priorité
! pour signifier quelque chose d’inspirant

Étendre le framework avec des modules

Les modules sont des pages particulières du BuJo. Elles sont reportées dans l’index et peuvent servir à peu prêt à tout et n’importe quoi :

  • Un tracker d’habitude (suivis jour par jour d’une habitude qu’on veut prenre (ou perdre) comme manger sain, faire du sport, se coucher tôt, etc.)
  • Des listes (de films à voir, de livres à lire, de podcast à écouter)
  • Des graphiques (heures de sommeil, suivi du poid, etc.)
  • Et tout ce que vous pourriez inventer.
“bread on top of plate beside gray laptop” by Estée Janssens on Unsplash

Tout ceci ne constitue qu’une introduction au bullet journal. Le présenter comme un framework implique que tout un chacun peut l’étendre et le modifier selon ses besoins.

La liste des légendes peut-être agrémentée; certains utilisateurs de la technique choisissent également d’appliquer des codes couleurs; d’autres ajoutent un weekly log ou encore suppriment le monthly log; bref : chacun à son goût.

Quant à moi, je ne sais pas encore si le bullet journal sera la recette miracle à mes soucis d’organisation, mais j’ai d’ores et déjà quelques conclusions :

  • Me forcer à tout noter dans mon journal m’a instantanément libéré l’esprit. Je me sens moins stressé par ce qu’il ne faut absolument pas oublier.
  • Rassembler en un seul point les différentes sources que j’utilisais avant (todo list, Evernote, Google Docs, RTM, Google Agenda, etc) me semble bien plus efficace.
  • L’écriture manuelle (avec un stylo) qui me révulsait de prime abord s’avère en fait fort pratique. J’ai même la sensation que l’action d’écrire a un effet positif sur ma mémoire.
  • Je commence ma journée en planifiant (ce que je ne faisais jamais) : j’ouvre mon journal et je rédige mes tâches de la journée en les passant du monthly log vers le daily log et j’organise mes pensées en même temps.
  • J’ai accomplis plus de petites choses ces 5 derniers jours. Typiquemszent le genre de choses qui seraient venues encombrer indéfiniment une todo list numérique. L’obligation de devoir ré-écrire une tâche au jour suivant si elle n’a pas été effectuée le jour même est un formidable élément motivateur.

Pour aller plus loin