~cedric

Depuis que j’ai reçu mon Fairphone au travail, j’ai été de plus en plus frustré à son utilisation.

La première frustration, qui s’est révélée dans les premiers jours d’utilisation est la médiocrité de l’appareil photo. J’ai trois enfants, et celles et ceux qui en ont savent à quel point il est dur de les prendre en photo. Un moment mignon que l’on veut immortaliser passe parfois en un quart de seconde, et le fait que l’application lagge systématiquement au déclenchement m’a fait rater beaucoup trop de photos.

Certains ont tentés d’utiliser des APK alternatifs, mais je n’ai pas vu de grande différence.

D’autres soulèvent le même problème que le miens :

But for day to day life and normal use to capture funny and nice moments of children, it is not usable at all.

The level of disappoint really let’s us consider to stay on this route, as sad as I know this will be for my consciousness.

Milchmann – https://forum.fairphone.com/t/fp4-which-camera-app/81750/16

Problème qui n’a pas forcément été bien accueilli par d’autres :

feel your pain! A bit off topic, but the only thing I can tell people is that nice pictures are a luxury when the planet is slowly dying. Those nice pictures will be in a museum if we don’t change course.

UPPERCASE – https://forum.fairphone.com/t/fp4-which-camera-app/81750/17

J’ai vraiment eu envie d’aimer le Fairphone, notamment pour l’engagement sociétal qu’il représente, mais les problèmes que j’ai rencontré depuis un an et demi d’utilisation m’ont refroidit au point que j’ai voulu revenir à l’utilisation de mon iPhone 8 qui traîne toujours dans un tiroir. J’ai vite fait machine arrière cependant quand je me suis rendu compte des avantages que j’avais trouvés à l’utilisation d’un téléphone Android, notamment la possibilité d’avoir un vrai navigateur Firefox (et donc la possibilité d’utiliser des add-ons du type Ad Block), ou encore les lauchers alternatifs tels que Niagara Launcher.

Le Fairphone m’a quand même poussé à me demander pourquoi j’avais arrêté d’utiliser un vrai appareil photo numérique : j’ai découvert que la raison principale était le facteur d’encombrement de mon vieux Canon EOS400d. Avec 3 enfants, la quantité de choses a emporter est telle (collations, gourdes, langes, lingettes, petite trousse de secours, mouchoirs, j’en passe) que certaines choses passent à la trappe, et lorsqu’on a un téléphone dans la poche, l’appareil photo numérique semble redondant.

Après quelques recherches mon choix s’est donc porté sur un Panasonic GX880 acheté de seconde main chez Cash Converter que j’ai complété avec deux objectifs :

• Un Lumix G X Vario PZ 14-42mm f/3.5-5.6 ASPH Power OIS acheté chez MPB de seconde main
• Un Panasonic H-H020AE-K Lumix G F1.7 20 mm acheté sur Amazon (si seulement j’avais connu MPB à ce moment là)

Le tout est léger, compact, et la qualité des images obtenues m’a époustouflé (à mon échelle de papa-tographe amateur, bien sûr), je suis plus que ravis de mon achat et je sais déjà que je l’emporterai désormais pour chaque sortie en famille.

Mais…

Mais il n’est pas dans ma poche en permanence, et malgré tout, je loupe toujours ses petits instants du quotidien : une frimousse pleine de chocolat, mon fils aîné qui lit une histoire à sa petite sœur, ou mon fils cadet tellement concentré sur son dessin qu’il en oublie ce qui l’entoure.

Je suis donc maintenant tenté par l’achat d’un « nouveau » téléphone. N’ayant pas envie d’acheter neuf, et encore moins de dépenser 1000€, j’ai fait quelques recherches et mes besoins envies sembleraient pouvoir être comblés par l’un de ces deux modèles :

• Le Google Pixel 7 (ou 7a)
• Le Samsung Galaxy S22

Les deux sont proposés aux alentours de 400 – 450€ sur Back Market, mais je suis toujours en conflit avec moi-même :

• Parce que je n’ai pas besoin d’un nouveau téléphone
• Parce que je penche pour le Pixel 7 mais je n’ai pas envie d’avoir un téléphone Google

Certains font du yoga avec Adriene, aujourd’hui, moi, j’ai fait du yoga avec Linkin Park.

J’ai commencé la pratique du yoga à la maison en janvier 2021, alors que ma courbe de poids était bien au dessus de ce que je pensais. Après 15 ans d’inactivité, il était grand temps de reprendre une forme d’activité physique.

Mon choix s’est porté sur le yoga à la maison parce qu’il présentait le moins de friction, et donc le plus de chance de me tenir à mes objectifs. Il n’y a pas besoin de se déplacer, le matériel nécessaire est minime, et la pratique peut s’adapter à tout type de forme physique.

J’ai plus ou moins réussi à intégrer le yoga dans ma vie quotidienne, et je le pratique entre 3 et 5 fois par semaine. Cependant, ces derniers temps, je me suis retrouvé de plus en plus face à moi-même en train de négocier. La motivation me manquait alors qu’au fond, je sais très bien que ça me fait le plus grand bien. Mieux, le yoga est plus que probablement la raison pour laquelle j’ai pu me remettre aux arts martiaux alors que j’avais 35 ans.

Ma pratique habituelle consiste à lancer Down Dog sur ma tablette, installer mon tapis, enfiler mon pantalon de yoga, et me laisser diriger pendant 30 minutes, sur un fond de musique relaxante, dans une série de poses : certaines que j’aime, certaines que j’aime moins, d’autre encore que je déteste. Parfois je les trouve trop courtes, d’autre fois je les trouve trop longues. D’une manière générale je constate que même si la pratique dans son ensemble m’est bénéfique, il reste des frictions qui me démotivent et me forcent à me forcer.

Ce matin j’ai donc découvert le yoga avec Linkin Park. Ma motivation était à son niveau le plus bas, et ma culpabilité à son niveau le plus haut. J’ai relancé Spotify sur la playlist que j’avais arrêtée hier, et j’ai regardé du coin de l’œil mon tapis enroulé juste à côté de mon bureau. Il a fini par gagner. De mauvaise grâce, je l’ai déroulé et alors que je m’apprêtais à mettre ma playlist sur pause et démarrer Down Dog je me suis arrêté un instant. Je fais du yoga depuis plus de deux ans, je connais des dizaines de poses et au moins autant d’enchaînements, pourquoi ne ferais-je pas ma propre session en fonction de ce que j’ai envie, et non en suivant les directives d’un app sur ma tablette?

Je me suis donc mis en position de l’enfant, puis en table, en chien tête en bas, en planche, en chaturanga, puis en chien tête en haut.

J’ai continué autant que j’en ai eu envie, enchaînant les poses qui me faisaient envie tout en essayant de me challenger. Chester et Mike continuaient a remplir mes oreilles d’une musique qui, moi, me relaxe.

La prochaine fois que je manque de motivation, je ferais peut-être du yoga avec John Frusciante.

L’autre jour en discutant avec Noah et Aidan, ils ont été surpris d’apprendre que quand j’étais petit, moi aussi j’avais une console de jeu. Imaginez le choc pour eux : papa n’est pas un dinosaure, et en plus de ça, il a eu une vie avant nous!

Vu qu’ils n’avaient pas l’air de me croire, j’ai couru dans le garage (« pas courir dans les escaliers! ») et j’ai été rechercher ma bonne vieille console et quelques cartouches.

Bien évidemment ils étaient tout excités, je vais donc chercher 4 piles AA, j’insère une cartouche, et… Rien. Pas de LED, pas de logo Nintendo qui descend, pas de « blink » dont je me souvenais.

Déçu, je range la console dans un tiroir et je tente péniblement de faire mon deuil de cette partie de mon enfance.

Plus tard dans la soirée, j’effectue quelques recherches et je fini par tomber sur un short (qui a forcément bien chamboulé l’algo des recommandations de YouTube) qui explique comment réparer un Game Boy. Je découvre par la même occasion qu’il y a un vrai marché pour le retro-gaming et que les consoles se négocient à des prix au delà de ce que j’aurais imaginé sur eBay ou marketplace.

Ça n’a pas l’air bien difficile. Je commande une bouteille d’alcool isopropylique, je m’arme de mes quelques tournevis, et on passe au bloc pour une opération à cœur ouvert.

Pour ouvrir la console, j’ai eu besoin d’un embout Tri-Wing de 2.5 pour ouvrir les 6 vis de la coque, et d’un embout Phillips de 2.5 également pour dévisser les circuits imprimés.

Une fois tous les composants démontés, j’ai trempé les éléments en plastique dans de l’eau tiède savonneuse pendant une bonne heure avant de les brosses et de les éponger. Pendant ce temps, j’ai nettoyé les circuits imprimés avec l’alcool isopropylique et des coton-tiges en faisant bien attention de ne pas appuyer trop fort.

Le lendemain, j’ai remonté l’ensemble et inséré Toy Story et là, surprise, la LED s’allume, le logo Nintendo descend, et le « blink » se fait entendre. Finalement, la musique du jeu se fait entendre et le menu de démarrage apparaît

J’ai fait l’inventaire des cartouches, et dans celles que j’ai retrouvées, 4 fonctionnent encore : Toy Story, Lamborghini American Challenge, F-1 Race, et une cartouche pirate que ma maman m’avait acheté sur un marché en Espagne.

The Addams Family ne fonctionne pas, je sens bien que la cartouche essaye de me dire quelque chose, mais quoi?

Je n’ai malheureusement pas retrouvé les cartouches de Tetris ni de Super Mario Land 2 qui étaient de loin mes jeux préférés, je les trouverais peut-être sur une brocante un de ces jours